On voit alors
que pour donner réponse aux questions posées - Le cri est-il, peut-il
être communication ?, Le cri peut-il avoir un sens ? -, il
devient nécessaire de distinguer les différents cris, les différentes
sortes de cri. Cette recherche sur la sémantique des mots « cri »
et « crier » conduit à distinguer cri de
la bête (cri animal) - qui n'a pas de contenu linguistique -, et cri humain
- qui peut avoir un contenu linguistique. C'est distinguer le cri articulé
- interjection, locution ou expression interjective, du cri inarticulé
- son (Hermès Trismégiste, le patron des orateurs, parlait déjà du « cri
inarticulé » [96]). C'est aussi distinguer le cri intérieur
du cri extérieur, ce qui vient refermer la distinction qui a été effectuée
entre cri intellect et cri brut, le cri intérieur s'assimilant au cri
intellect (qui provient de l'intérieur), le cri extérieur au cri brut
(je crie parce que j'ai mal, c'est le cri de l'instinct, le cri réactif,
qui provient de l'extérieur - de la citation d'Artaud déjà citée, il faudrait
alors méditer sur le « qui du dehors »). 96. Cité par Maurice Merleau-Ponty dans l'Œil et l'esprit
p.70. extrait d'Écrire le cri, p.40-41. |